Article paru dans le quotidien EL-WATAN : Entretien avec Mr Arfaoui BENARFAOUI directeur de FORMADIESEL

25 Mars 2020

-Comment l’idée de fonder Formadiesel à Biskra vous est-elle venue ?

C’est le projet d’une vie. Rien n’a été facile. Nous avons commencé avec 2 clous et 3 sous pour concevoir une plateforme numérique, élaborer un programme de formation via internet et en présentiel et constituer une équipe de formateurs algériens et français dotés des qualités et des compétences pédagogiques et scientifiques requises. En une quinzaine d’années, nous avons acquis un capital de sérieux et de confiance auprès des participants à nos cours et à nos sessions de formation pratiques se déroulant dans un cadre agréable et étudié pour répondre à leurs besoins faisant qu’ils repartent toujours satisfaits de leurs séjours. La volonté, le partage et l’abnégation payent toujours en succès. Nous avons reçu des concitoyens mais aussi des ressortissants de plusieurs pays africains et européens à la recherche d’une formation en diagnostic et réparation des équipements électroniques des automobiles.

-A qui s’adresse votre offre de formation ?

Partant du double constat que l’Algérie a mis en place un système de formation universitaire et professionnel destiné seulement à une frange de la société pouvant y accéder mais que ce système est rigide et recèle des lacunes comme celle d’en priver d’autres catégories sociales et que l’Université algérienne détenait des compétences humaines et une masse colossale de savoir inexploités en dehors du cocon académique, j’ai voulu offrir aux jeunes apprentis, aux garagistes, aux mécaniciens, aux personnes désirant se reconvertir, aux retraités, aux anciens militaires et aux passionnés de moteurs en général, une formation universitaire, technique, théorique et pratique leur permettant de rentrer de plain-pied dans le secteur professionnel. Formadiesel est une courroie de transmission entre l’université et le monde du travail. Nous avons été agréablement surpris par l’engouement des personnes du monde entier pour notre offre. Nous sommes sur la bonne voie, semble-t-il, car les métiers liés à la technologie des automobiles est en pleine expansion dans le monde.

-Quel bilan tirez-vous de vos années d’activités ?

Franchement, nos résultats dépassent toutes nos estimations. Issu de l’université algérienne et ayant eu l’opportunité d’étudier aussi en Europe où les résultats des recherches universitaires et scientifiques sont récupérés par les industriels et sont le prétexte à la création de nouvelles entreprises génératrices de richesses et de postes d’emplois, j’ai été séduit par le dynamisme des pépinières et des incubateurs d’entreprises utilisant le réseau internet et les applications informatiques. Pourquoi ne pas créer une start-up à Biskra et profiter des bienfaits de la toile, permettre à des jeunes de s’initier aux arcanes de la mécanique et ainsi lancer un pont entre l’université et le monde du travail ? Me suis-je dis. Notre site est visité par de plus en plus d’internautes et les candidatures et inscriptions pour une formation se multiplient. C’est encourageant et un motif de satisfaction que je partage avec mes collaborateurs et mes soutiens.

-Quelle sera la prochaine étape pour Formadiesel ?

Notre siège actuel est situé dans une bâtisse que nous louons à Haret El Oued (quartier de la rivière) au centre-ville de Biskra. Avec l’aide et le soutien des autorités locales dont la direction de l’énergie et des mines, nous avons pu obtenir une assiette foncière à la zone ouest de Biskra où nous projetons de construire un nouveau centre Formadiesel doté de toutes les commodités pour recevoir et former nos stagiaires. Pour cela, nous espérons qu’une banque nous suivra et nous aidera à concrétiser ce projet. Notre ambition est aussi d’enrichir et d’ouvrir notre carte de formation à d’autres métiers liés à l’automobile afin de participer au développement d’un réseau national de sous-traitants activant dans le secteur industriel lequel aura besoin de techniciens qualifiés en systèmes et équipements mécaniques et électroniques embarqués sur les véhicules à moteurs.

Nous avons été heureux d’apprendre que le gouvernement actuel était conscient de la nécessité de soutenir les start-up. Formadiesel est la preuve que nous pouvons réussir en Algérie dans une multitude de secteurs pourvu que des bâtons ne soient pas mis dans les roues des entrepreneurs sincères de tous acabits. La nouvelle Algérie se doit d’être laborieuse, pragmatique et conquérante.

Propos recueillis par  Hafedh Moussaoui

Paru dans le quotidien EL-WATAN le 25/03/2020

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